jeudi 26 janvier 2012

l'histoire un peu pathétique de ma vie chapitre 2

À quand la véritable fin?

C’est tout de même une question qui se pose.

Malgré mes efforts les plus considérables, je n’arrive toujours pas à prévoir une fin pour mes chers amis imaginaires. Ils prennent trop de place dans mon psychique. Quand je terminerais l’histoire, ils seront reconnaissants.
Je suis maintenant dans le salon. J’écoute les nouvelles à la station télé torontoise. Ils parlent des Golden Globes et des Oscars. Je ne prête jamais attention à ce genre de choses. Cette année, un directeur gatinois a été mis en nomination pour le meilleur film étranger. Pour cette raison seulement, je vais me garder informée. Eh oui, j’irais voir le film. S’il est sélectionné, cela veut dire qu’il est bon. Peut-être même plus que bon. Mais je ne vais le savoir qu’âpres l’avoir vue.
Le bulletin de nouvelles de la région n’est pas mieux. Ils parlent de meurtres prémédités et de viols. Je pense faire une surdose d’information irrévérente et inutile.
La violence est omniprésente dans notre société. Rien ni personne n’y échappe vraiment. La stupidité et le manque de jugement clinique sont également trop proéminents, mais personne n’ose dénoncer cette réalité. Je commence à en avoir marre des autruches. Ceux qui s’enfoncent la tête dans un trou pour ne rien voir. Ils y en a trop de ceux-là, mais j’ai espoir que les tueurs en séries de ce monde vont régler ce problème; en les faisant disparaitre de la surface de la terre.
Optimisme, que je t’aime!
Je tente de diriger  mon attention vers mon carnet d’écriture. Il y a trop de distractions autour de moi. La télé, les chiens baveux de mon père, le téléphone fatiguant qui sonne toutes les cinq minutes…
Le simple fait de regarder ce petit carnet me donne un certain sentiment de bien-être. Je dois terminer de lire mon roman, emprunté à la bibliothèque de l’école il y a bientôt deux semaines.
Brigitte des Colères de Jérôme Lafont : un chef-d'œuvre absolu!
Je vais acheter une copie de ce livre dans les prochaines semaines. Je veux celui-ci dans ma collection personnelle.
J’aime avoir des livres. Cela me donne l’impression d’être riche. Riche en histoires et en idées. Des idées que je transformerais en inspiration; inspiration qui deviendra de nouvelles œuvres.
Je pense encore à Léon. Celui-ci occupe une place assez proéminente dans mon esprit.
Dans ce témoignage, j’ai  parfaitement conscience que je parle de mes personnages, de mes créations, comme si ils étaient des individus bien vivants.
Ne vous inquiétez pas, je sais très bien que Léon, Bella et le bébé monstrueux ne sont pas des vraies personnes, vivantes et corporelles.                                                                                                        Ces individus  ‘’vivent’’ uniquement dans mon imagination, là où je décide leurs destins et des futurs événements de leurs vies. Je suis reine et maître de ce monde qui leur appartient. 
Mais cela ne veut pas dire que je veux les faire souffrir. Je vois la souffrance comme une chose qui nous rendent plus forts, et qui nous permettent de devenir des individus de substance; que vous soyez un personnage fictif ou une véritable personne.
Est-ce que quelqu’un sait ce qu’est la réalité?
Ceux qui pensent le savoir ne savent rien. En fait, ceux qui pensent avoir les réponses sont trop logiques et calculant. Ils n’ont aucune imagination. Ils ne comprennent rien. Ils savent tout, mais manquent de savoir. Il faut être spontané et imprévisible. Nous devons créer et imaginer.
Je me suis souvent imaginé des scénarios. Qu’un inconnu vienne frapper à ma porte, prétendant me connaitre. Ou plutôt, prétendant me connaitre sous un autre nom, une autre identité. Comme si j’avais deux vies. Comme si la personne que je suis n’était qu’un personnage, une pure invention, et que le mensonge de ma deuxième identité était bien réel.
Vivre une double vie, moi? petit être simple, ordinaire et passablement inoffensive?
Ça serait trop beau pour être vrai!
Mais bon… c’est la vie de quelqu’un d’autre et nom la mienne.
Dans mes rêves les plus fous, je me mets à imaginer, je trouve inspiration dans les folles images qui me passent dans la tête. Elles sont comme un diaporama; chaque image a un sens, une raison d’être. Le matin suivant, j’ai peine à me souvenir de ces visions. Cependant,  il m’arrive de débloquer de mon amnésie d’écrivaine, juste comme ça, sans effort.
Je suis un être étrange, incompris. C’est probablement la raison que j’aime tant inventer des personnages terrifiants dans mes récits. Léon est un éternel incompris. Toujours seul, errant, cherchant le bonheur et l’acception de quelqu’un, d’une fille ou n’importe quoi qui sauras l’aimer. J’ai vraiment pitié de lui, cette pauvre bête, que le père a abandonnée seulement quelques minutes après sa naissance, incapable d’assumer son apparence difforme et monstrueuse. Attaqué par des chasseurs à l’âge de 12 ans, traumatisé, brutalisé et isolé du monde. Le pauvre n’a jamais eu la moindre chance. J’ai tout de même voulu lui donner un peu d’espoir. J’ai amené sa chère Bella sur son passage. Dorénavant, ce pauvre type ne sera plus seul, mais il sera toujours aussi mal dans sa peau.
 Heureusement que Bella n’est pas aussi pire que lui. Mais, elle saura le comprendre.
Jolie fille, mais abusée par son père, celle-ci s’enfuira dans les bois pour échappé à son destin cruel. Elle se fera attaquée par des loups, ignobles et assoiffés de sang.                                               
Léon, qui était à l’extérieur de son petit camp de fortune, entendra les cris de la jeune fille. Il la sauvera et la ramènera chez lui, pour prendre soin d’elle. Les prochains événements pourraient être décrits comme en étant les plus heureux de son existence, mais tout vient avec un prix. Quand Bella se réveille, Léon est pris de panique et se sauve; incapable de gérer ses émotions face à cette situation, encore trop inconnu pour lui. Cela n’empêchera pas notre héroïne de le suivre. Pas une chose facile vu qu’elle s’est foulé une cheville! Bref, après avoir suivi les bruits de ses cris et de ses pleurs, elle arrive enfin à le rejoindre…
Réconforté et sécurisé par cette parfaite étrangère, Léon retrouve un peu de son courage. Chose difficile, car il n’en avait pas énormément  pour commencer. Ils reprennent le chemin de leurs abris, main dans la main, sourire aux lèvres, mélodie joyeuse dans le cœur.
Belle histoire, que je devrais sans doute prendre le temps de traduire en français, mais que l’envie m’échappe.  Je veux au moins la terminer dans sa langue originale avant d’entamer ce projet intensif qui est sa traduction. 
Je pourrais également me concentrer sur mon autre histoire. Celle qui est plus petite, mais pas pour le moins compliquée. Damien, le bébé horriblement difforme n’a que ses deux parents pour lui garder compagnie. Heureusement que ceux-ci sont riches à craquer, car garder un secret de cette envergure dans notre monde moderne n’est pas chose facile.  Ils ont fait croire au reste de la planète que leur fils était mort à la naissance. Maintenant, ils peuvent avoir la sainte paix, sans avoir peur de se faire enlever leur enfant chéri. Mais bien sûr, ils ont des employés. En étant riches, ils peuvent se permettre d’engager des domestiques, des femmes de ménage et ainsi de suite. Hausser leurs salaires pour garder leur silence était une chose tout à fait envisageable, et nécessaire. Le soutien et l’appui de ces gens étaient très importants pour assurer la sécurité et le bien-être de leur fils. Petit, mignon comme un cœur, mais poilu comme une bête; ce bambin n’a pas été choyé par mère Nature, qui semble être le vilain personnage de mes récits.
Pourquoi tant de difformité et d’horreur?
Parce que ça rend une histoire plus captivante. Mais ceci est mon opinion, et vous êtes libre de penser ce que vous voulez.
Il faut savoir que les livres de science-fiction sont les plus lus et les plus vendus de la planète.
Ce qui fait sans doute fulminer plusieurs personnes, qui ont un vide sur le point imaginatif et intellectuel. Ils ne comprennent tout simplement pas pourquoi cette industrie a tant de succès.
Pourquoi autant de fascination pour l’impossible et l’irréel? Lire à propos d’extra-terrestres, de vaisseaux spatiaux et de mondes futuristes  est beaucoup plus intéressant que les sujets trop banals qui nous rappellent notre quotidien. Divorces, séparations, grossesses et accouchements, peine d’amour et frustrations de la vie…
Pourquoi se faire rappeler tout ces choses, ennuyeuses comme la pluie et tellement ordinaires?
J’aurais aimé être philosophe, ou donneuse de conseil professionnel. J’aime bien déstabiliser les gens; les faire réfléchir. J’aimerais bien me faire payer pour donner mon opinion ou mes conseils. Je serais riche à l’heure qu’il est si j’avais demandé un dollar à chaque fois que je me suis ouvert la bouche pour mettre mon grain de sel…
Et avec tout cet argent, j’aurais les moyens de faire les voyages dont je rêve depuis ma tendre enfance!
Je rêve en couleur, mais parfois ça me fait sourire.
Mon héros, c’est le Dr Pierre Mailloux, parce qu’il dit ce qu’il pense. Des personnes comme lui, c’est donc ce dont notre société a besoin. Ses arguments controversés, ses apparitions à la télé, son émission à la radio  et ses entrevues ont passé à l’histoire. J’adore cet homme et sa façon de penser. J’aimerais être aussi franche et aussi honnête que lui. Je maudis les mouchards sans cervelles qui lui ont fait perdre son emploi. Le collège des médecins peut allez au diable! La franchise est comme un poison pour certaines personnes. J’en ai le vomi qui me monte à la bouche; c’est une véritable abomination!
Ses arguments sur la pédophilie, l’immaturité collective et le mauvais parentage  m’ont été perçus comme les paroles ultimes de la vérité.
Parfois l’honnêteté peut vous apporter des problèmes.
Je ne fais que me souvenir de ceux qui appelaient à sa tribune, pour participer à son émission de radio. Ils étaient intéressants à écouter, je dois l’admettre.  Certains d’entre eux, que je perçois comme ceux qui ont le plus d’espoir de voir la vérité en face, étaient d’accord avec lui sur les propos qu’il présentait. Les autres, causes perdues de ce monde, l’insultaient et essayaient de justifier leur comportement juvénile en inventant des excuses. Ils essayèrent de faire gober tout ça à notre cher psychiatre. Le doc leur renvoyait leurs injures avec une force maximale, les heurtantes dernières la tête avec la bottine pourrie de provenance suspecte qu’il avait  trouvé derrière le bâtiment de son studio d’enregistrement.
 Il est toujours bon d’être prêt, et bien armé!
Fuyez, bande de lâches sans cervelles, dépourvus d’intelligence et de bon sens!                      Écartez-vous du chemin, ou on vous entartera la figure à la Jean Chrétien! Vous aurez honte de vous-même, autant que nos voisins du sud, quand ils apprirent que leur président avait eu des rapports torrides avec la petite stagiaire dans son bureau de la maison blanche!
Si seulement j’avais un magnétophone, je pourrais crier haut et fort toutes ces pensées qui m’habitent. Mais au risque de me faire enfermer dans un asile psychiatrique, je me tais. Mais ma voix intérieure crie à en faire trembler les murs.
Si cela déclenche une émeute, je serais en tête de la lignée! Je brandirais mon drapeau du Québec, orné du visage de celui dont j’ai tans d’admiration.  Au lieu de prier à Dieu, je prierais au Diable pour qu’il vienne chercher tous ceux qui ont osé insulter, dénigrer, humilier et détester  le docteur et ses paroles légitimes.
J’en ai mare de tous ces cons! Ils mériteraient de se faire castrer et museler!  
Est-ce que le doc Mailloux devrait faire une apparition dans mon récit?
Si je voulais torturer mes personnages, ce serait le moyen idéal.
Comme le personnage principal du dernier livre que j’ai lu, je peux être un peu folle. Je rêve de mettre le feu aux maisons de gens que je déteste. De les entendre crier dans la nuit, d’entendre les sirènes des camions de pompiers, s’approchant de l’endroit que j’ai aspergé de gaz et flambé à l’aide d’un briquet. Je suis une véritable pyromane dans mes rêves. J’adore le feu et son pouvoir destructeur. Il m’arrive de penser à la rébellion et a quitté les lieux d’où  j’ai résidé pour la totalité de ma vie. Il me semble que ce désir est tout à fait normal, mais je me fais passer pour folle quand j’exprime mon désir de vivre ailleurs, où il y a des choses beaucoup plus intéressantes  à voir et à visiter.
Le voyage que j’ai fait en avril dernier me revient à l’esprit. C’était sans aucun doute, une des plus belles semaines de ma vie. Mais comme on se sent triste quand nous devons quitter pour retourner chez soi, dans la routine et la monotonie! J’ai attendu pendant si longtemps pour faire une chose pareille, et ça a pris fin trop vite à mon gout. Le temps passe vite quand nous nous amusons!
Chose certaine, j’aimerais bien faire un autre voyage de la sorte prochainement.
Je tente d’économiser pour que cela devienne possible, mais comme je l’ai dit précédemment, ce n’est pas une chose facile à accomplir. Je me retrouve souvent pris au piège par les tentations tout autour de moi. Les choses inutiles que je veux me procurer tout simplement parce qu’elles sont belles. Que mes amis en aient eu même n’aide certainement pas.
Je tente de m’entourer avec des gens qui ne sont pas obsédés par l’argent, mais le premier amour de mon meilleur ami, c’est le fric. J’ai pitié des gens qui aiment mieux l’argent que leur propre famille, mais malheureusement, ces gens ne sont pas une rareté dans notre beau monde.                                   
Cela me décourage au plus haut point.
Celle-ci semble croire que j’aimerais mieux dépenser tout mon argent pour des pacotilles que de faire des voyages; ce que j’aime le plus sur cette misérable planète!
Il fait être un peu fou pour raisonner de cette manière. Pourquoi gaspiller quand on peut économiser? Cela me semble un argument logique, mais bon…
Parfois je ne la comprends pas. À chaque fois que je lui parle, elle se plaint qu’elle est fauchée, mais elle jette son petit change dans les ordures parce que ça n’a pas de ``valeur``. 
Cela me dépasse complètement!
Lance donc ton argent par la fenêtre tant qu’à y être!
Ouf! Je me sens essoufflée juste en y pensant. Encore pire, ça me donne des douleurs dans la poitrine; un symptôme classique de la crise de cœur! Les sueurs froides me coulent dans le dos et j’en passe…
Cette mentalité est assez pour me rendre complètement psychotique.  Paresse absolue. Si l’argent n’apparait pas sous forme de papier ou de chèque bien gras, avec des zéros à n’en plus finir, on s’en débarrasse.
Dans la cave infecte de mon école, avant que celle-ci soit convertie en bureaux d’administration, il y a avait les machines distributrices. Breuvages, petits sacs de chips, chocolats et j’en passe.  Ils m’apparaissaient comme des petites médailles jonchant le sol. Parfois, il y en avait des dizaines. Le sous-sol était comme la véritable manufacture de cennes! J’adorais en trouver; je les collectionne, je les ramasse, je les garde.
Vous devriez voir le pot que j’ai en ma possession. Bien placé sur le bord de ma fenêtre, à la vue de tous, il est plein à craquer tandis que le plus petit est à moitié plein, ou à moitié vide, comme vous voulez. J’en rêve la nuit d’en avoir des tonnes, des centaines de pots de monnaie, aussi remplis les uns que les autres. L’idée m’encourage. J’aimerais ça avoir mille dollars en petite monnaie, alors je pourrais encore faire à semblant d’être pauvre, cassé comme un clou!
Comme c’est facile de se laisser emporter. Je deviens folle comme de la merde quand je vois de la monnaie sur le sol, dans la rue ou dans les magasins.
L’envie de sourire devient une force absolument imbattable. Je ne peux résister, et honnêtement, je n’en ai absolument aucune envie.

mardi 24 janvier 2012

l'histoire un peu pathétique de ma vie chapitre 1

 
J’essaie de rester attentive malgré les distractions tout autour de moi.
Les jasettes de mes camarades, les lunettes à monture noires du garçon assis à côté de moi et  la couleur flamboyante du chandail de la nouvelle étudiante; rose fuchsia  avec des Paillettes jaunes et vertes sur les manches. Celui-ci est un peu excentrique à mon gout.                                    
Je prends note de lui demander sa provenance à la prochaine pause. J’adore tout ce qui est unique est hors de l’ordinaire, donc, je me vois dans l’obligation de m’en procurer un pour moi-même.
 Je rallume mon IPOD, que j’avais fermé temporairement pour être à l’écoute de mon professeur, qui nous expliquait la nouvelle gestion des examens.Encore un autre changement dans notre progression scolaire. Nous serons maintenant responsables de nos inscriptions aux examens, ce qui m’enchante de plus belle.  
Encore un autre pas vers l’indépendance! (ou presque)  
La cloche sonne, je me sens réjouir, car il ne reste que quelques heures de cours à endurer.  
Depuis quelque temps, les classes sont devenues de véritables chambres de torture, ou nous devons écouter les lamentations  de nos enseignants et  les délires collectifs des garçons  dont l’enfance ne semble pas avoir pris fin.
Je leur donne encore quelques années pour nous rattraper, vous savez, ceux qui sont nés avec un niveau intellectuel normal et qui n’ont pas peur de s’en servir.  
Parfois je me sens vieille, car ces débiles sont hilarants aux yeux des autres personnes de mon âge, mais pour moi, ce n’est que pure stupidité. J’ai hâte que le taux de maturité collectif monte à un niveau plus adulte; l’espérance est mon seul ami dans ce cas particulier.
Je regarde devant moi, le tableau est couvert d’écriture en pattes de mouche. J’arrive tout de même à deviner les inscriptions, mal écrit, mais pas illisible pour autant; des noms d’élèves en attente pour voir le prof, des dates d’événements à venir, des affiches de personnalités canadiennes.
Nellie mcLung est présente parmi ces visages. Toute bonne féministe qui se respecte adore cette femme, mais je reste silencieuse; n’osant pas offenser les âmes sensibles avec mes idées un peut trop avant-gardes. Je suis fière de mes racines et de mes origines.
Ma famille est d’origine européenne : Anglaise, Écossaise et bien sûr, Française. Je partage très rarement cette information .Je n’ai nullement honte de ce détail, mais je préfère garder ca pour moi. J’aime garder les gens en suspens, car cela me donne un certain pouvoir sur eux.
Je rêve de partir à l’étranger, pour visiter  le pays d’origine de mes ancêtres.                  
J’économise pour ce voyage depuis mon enfance, mais depuis un certain temps, je trouve ça difficile de me garder concentré sur mon objectif.
 La société consomptive et avare m’a sans doute influencée, mais je sais quand m’arrêter.
Certains individus de notre société semblent croire que les possessions matérielles les rendront heureux, mais je ne partage pas cet avis. Pour être heureux, il faut créer son propre bonheur. Mais d’une certaine façon, je comprends ceux qui raisonnent de cette façon.

Sans argent, je ne suis pas heureuse non plus.
Mais encore une fois, c’est le matérialisme qui parle, et nom l’être humain. 
Je me suis toujours posé la question suivante : pourquoi les gens sont si obsédés par l’argent? Mais, plus j’ai vieilli et maturé, plus la réponse semblait claire.  C’est ce que l’argent représente qui les attire. Le pouvoir, la liberté, le confort.
Voilà! Après des années de réflexions, j’ai enfin allumé!
Mais bon… je suis parfaitement capable de raisonner sans l’aide de qui ou de quoi que c’est. L’argent est un outil nécessaire dans notre société, mais nous ne devons pas nous laisser emporter et faire des excès absolument ridicules et inutiles.
La fin des classes approche. J‘ai hâte de me retrouver dans ma petite caverne secrète, ou je suis libre de laisser mes pensées s’éloigner de la réalité monotone que tout le monde accepte sans rien dire.

La normalité est tellement ennuyante.

Le quotidien est toujours pareil, sauf quand il y a du changement dans la routine.
 Je m’invente des projets pour mes prochaines vacances. J’espère être seule pour terminer mes récits fictifs que je n’ai jamais pris le temps de terminer et de traduire en français.
Je vais l’avouer, je préfère écrire dans ma deuxième langue. Le vocabulaire est plus simple et il m’est beaucoup plus facile de mettre mes idées sur papier quand je n’ai pas envie de chercher dans le dictionnaire, la grammaire et les documents d'accord que j’ai reçus à l’école pour vérifier mes fautes d’orthographe.
Je suis paresseuse et je l’assume totalement.
L’année est à peine commencée et je me demande déjà ce que je vais faire pendant mes prochaines vacances d’été. Probablement, faire des sorties entre amis et aller faire du camping. Mais une chose et certaine, je prendrais du temps pour mes projets personnels.
Depuis plusieurs années, mon âme d’artiste a pris beaucoup d’expansion. Je suis maintenant un écrivain amateur, une dessinatrice psychédélique et une photographe passionnée.
J’ai tout de même des pannes d’inspirations assez fréquentes.Mes récits n’ont pas été mis à jour depuis plusieurs mois, et je sens que mon puits d’imagination est à sec, mais je dois m’y remettre.
Certaines personnes sur les sites web dont je suis membre attendent avec impatience la suite de ces histoires. Je ne veux pas les décevoir, mais je dois me faire à l’idée que cela est peut-être déjà fait…
Mes portfolios sont remplis à craquer; ils débordent de dessins datant de plusieurs années passées.
Je dois mettre de l’ordre dans ce foutoir, mais l’envie me manque.
Je dois également commencer un portfolio pour la nouvelle année. Je n’ai pas encore commencé à faire des œuvres. En dessinant, je me mets à avoir des idées un peu étranges, mais cela n’est pas hors de l’ordinaire pour moi.
Je pense à la disparition de la race humaine et aux tueurs en séries.
Ceux-ci ont déjà commencé le travail longuement attendu des Dieux. Débarrasser la planète de cette pourriture destructive qu’est l’humain.
Cela ne dure que quelques secondes, mais c’est assez pour me mettre dans une humeur noire. Je pense à toutes les espèces disparues de la surface de la terre, certaines depuis seulement quelques années, et j’ai la larme à l’œil.                                                                                                       
Je ne peux m’empêcher de ressentir de la tristesse, de la sympathie, du regret…
La soirée sera longue, mais demain est un autre jour.
Je me sens renaitre, car chaque jour est une nouvelle naissance. Un canevas vierge dont ont rempli au fil des minutes, des secondes et des heures.
L’œuvre finale sera-t-elle magnifique ou affreuse?    
Je veux que la mienne soit un dauphin aux ailes d’anges, ou d’un bel homme à queue de poisson.
J’aime m’imaginer des mondes surréalistes et imaginaires, là ou il n’existe que possibilités, l’à ou l’imagination est roi suprême, là ou la logique humaine et les limitations de notre esprit encore trop restreint et primitif n’existent pas. Là où les couleurs, les textures et les formes sont libres de faire ce qu’elles veulent. De s’harmoniser entre elles sans les restrictions que nous leur imposons.
Le monde idéal.
Effectivement, il est important d’avoir une imagination débordante pour visualiser toutes ces choses. Mais cela se développe avec l’âge et les expériences de la vie.Quand nous trouvons plus de joie et de satisfaction dans la fantaisie que dans la réalité, ce monde vient de naître. Il est là, mais si peu d’entre nous savons comment s’y rendre.
Moi, je suis la reine de ces lieux. C’est moi qui la crée, et je choisis qui peut y pénétrer. C’est si bon d’avoir le choix, d’avoir l’autorité sur les lieux qui m’appartiennent.
Je suis dans mon jardin secret et j’écris. C’est la seule chose que je puisse faire.
Les paroles ne sont que bruits qui ne veulent rien dire. Le brui et nocif pour la santé, alors que l’écrit nous revitalise.
J’écris pour le plaisir d’écrire. Bien sûr, il m’arrive de faire autre chose, mais cela est ma passion, mon premier amour.
Dans l’écriture, tout est permis. Si selon mon désir, j’ai envie de transformer ma meilleure amie en psychopathe schizophrène, je pourrais le faire.Les gens de tous les jours, mes enseignants, mes camarades de classe, ma famille, mes amis, les gens que je rencontre au magasin où dans la rue, toutes ces personnes peuvent devenir mes pantins, je peux les transformer, les contrôler,  pour qu’ils fassent tout ce que je veux…
Seulement grâce à l’imaginaire bien sur.
Les écrits servent à nous faire espérer…
Imaginer s’il était possible de contrôler un individu, seulement par les écrits…                             
L’idée semble farfelue, un peu folle, mais il m’est arrivé d’y songer.
Les idées étranges qui me passent par la tête vous feront sans doute peur, mais je n’y vois aucun problème. J’aime mieux être terrifiante que repoussante.
J’écris. Il m’arrive souvent de passer des heures à écrire tout ce qui me vient à l’esprit.
La radio de ma chambre à coucher est allumée.
J’écoute les paroles inspirantes de John Lennon, et me rends bien compte de la perte que le monde a subie quand il nous a quittés.
Je maudis le salaud qui lui a pris la vie. Si je le revois en enfer, je lui dirais ma façon de penser. Il aura le pire sermon de toute sa misérable existence.
Tu as bien raison John, il faut donner une chance à la paix. Mais si seulement plus de gens pensaient comme toi…, le monde serait un endroit plus beau, je n’en doute pas une seconde.
Je recommence une session intensive d’écriture. Les paroles de cette musique divine me redonnent l’inspiration pour terminer mon œuvre. Si seulement c’était aussi facile avec les autres aspects de ma vie. De leur trouver un sens seulement en écoutant la musique et les paroles venant de sources différentes, mais qui ont tout de même un sens commun. De me sentir inspirer juste en captant ces sons.
Les gens ne prêtent pas attention à ce genre de choses.
La face cachée, les doubles sens. Cela diffère grâce à l’interprétation personnelle de chaque individu. Heureusement que les opinions varient, car c’est ça qui rend la vie plus riche, plus intéressante, plus passionnante.
J’observe les tableaux suspendus sur les murs de ma chambre.
Parfois je me demande bien pourquoi j’ai gaspillé autant d’argent pour des parures.                         

Peinture de fleurs sur velours, énorme pièce murale avec poissons suspendu au dessus de mon lit (me servant de tête de lit), petits tableaux indiens faits avec des plumes d’oiseaux possiblement exotiques et deux masques faits de bois de bambou, un ensemble identique. Un petit et un grand.
J’ai envie de me débarrasser de tout. De tout sauf les masques, car je m’y suis attacher fortement.
J’ai envie de mettre des masques partout. Sur mes murs, au plafond, sur la porte, devant les fenêtres…
Non, je plaisante! Seulement sur les murs… Pour l’instant.
Ensuite, mon regard se pose sur ma deuxième bibliothèque, celle qui est presque vide, mais que je veux remplir avec des bons petits bouquins. Pour l’instant, elle est vide, mais je me sers de celle-ci pour y exposer ma collection de poupées.
Elles sont minutieusement mises sur le dessus du meuble, bien exposé, à la vue de tous ceux et celles qui s’aventurent dans ma chambre à coucher.
J’en ai plusieurs, 13 pour être exact. Mon chiffre chanceux.
Je ne collectionne pas les poupées bon marché que l’ont peut trouver n’ importe où, ça non, je refuse de m’abaisser a ce niveau. Ce que je collectionne c’est les choses rares, ceux qui sortent de l’ordinaire. Je n’aime pas avoir les mêmes choses que tout le monde. Voilà pourquoi je suis si sélective. Celles qui ont eu l’honneur de devenir membres de ma collection, je les ai choisis moi-même, avec le plus grand soin.
Hors de ma vue, poupées en porcelaine commune et Barbie en plastique!
Il reste également ma collection de poupées russes, mais je vais m’abstenir de la décrire.
Je tente encore de remplir les pages de mon carnet d’écriture.
Je dois terminer le prochain chapitre de mon histoire.
Les personnages sont frustrés contre moi. Je ne leur donne pas assez de dialogue. J’aime mieux que les émotions parlent à leur place.
Pauvre Léon! Que j’aime tant le torturer. Lui qui est follement amoureux de Bella, la fille qu’il a sauvée dans les bois, pendant une attaque de loups atteint de la rage! Mais pourra-t-elle l’aimer en retour? Ce pauvre misérable qui a l’apparence d’un monstre de film d’horreur? Je suis la seule qui le sait, mais J’aime bien le faire attendre, ce pauvre Léon.
Ensuite il y a bien sûr le pauvre bébé difforme de mon autre histoire. Ce pauvre petit, qui doit grandir dans l’isolement total, à l’abri de regards indiscrets. Trouvera-t-il l’amour une fois adulte? Je l’espère bien. Mais il faut bien que je termine l’histoire. 
Je les sens bourdonner dans ma tête avec impatience. Mais je vais prendre mon temps. J’ai trop d’idées farfelues pour être cohérente à ce point.je tiens à écrire les prochains chapitres avec précision, et me presser n’aidera pas leurs cas.
J’ai des nouvelles idées, mais je les mets sur ma liste d’attente, celle qui grandit de jour en jour. De semaine en semaine, de mois en mois, d’année en année.
Pour l’instant, j’ai renoncé à la majorité des idées qui ont éclos dans ma tête depuis les derniers mois.                                                                                                                    
Il ne m’en reste qu’une seule.
Heureusement, les personnages existent déjà, donc il sera facile d’écrire leurs aventures. Mais je dois apprendre à terminer mes projets avant d’en commencer de nouveau.
La fille aux paillettes jaunes et vertes me revient à l’esprit. Elle me chicote et étrangement, elle m’inspire. Peut-être que l’héroïne de mon nouveau récit devrait être aussi excentrique qu’elle?
L’idée me fait bouillir de l’intérieur.
Comment ai-je pu permettre à cette fille de pénétrer dans mon royaume mystique?
J’en ai mal au cœur!
Je reprends mon calme après quelques instants, mais l’idée me semble bonne tout de même. Je décide de laisser mon inspiration prendre le dessus, mais je garde le cap tout de même.

Il ne faut pas que je me laisse emporter par les événements de la journée.
Mon ancienne copine de classe est à nouveau enceinte. Je l’ai appris hier après-midi.                     
C’est sa cousine qui me l’a dit. Vu que c’est mon ‘’ancienne’’ copine, je n’ai pas d’opinion sur ce sujet. Je suis tout de même déçue.
Moi qui pensais ne plus rien ressentir à son égard, me voila transportée dans un tourbillon de colère et d’amertume!
Je remets les pieds sur terre juste à temps. Il ne faut pas que je me laisse emporter par les événements. Il faut que je garde mon calme où bien je vais commencer à crier.                  

Heureusement que mes amies ont un effet calmant sur moi. Sans ça, ça aurait brassé dans la classe…
Cette pensée soudaine forme en moi de nouvelles inspirations pour mon histoire.
Devrai-je faire en sorte que Bella tombe enceinte de Léon après  une nuit torride pour ensuite accoucher prématurément d’une monstruosité absolument incroyable, encore plus laide et hideuse que son père?
Peut-être pas, mais ça vaut le cout d’essayer! 
J’ai soudainement oublié que Bella n’est pas aveugle, stupide, ou mentalement incompétente. Alors, ce scénario n’aura sans doute pas lieu.
Mais elle est une putain!                                                                                                                             
Alors, la scène de sexe tant attendu pourrait possiblement fonctionner.
 Wow, ce n’était pas trop fort de ma part d’assumer que cette fille n’était pas aveugle, stupide ou mentalement incompétente!                                                                                    
Coucher avec un monstre juste pour le plaisir de raconter ses prouesses sexuelles à ses petites copines, c’est vraiment mature!
Et pauvre Léon dans tout ça! Lui qui désire tant être aimé! Que la cruauté est horrible… Et cruelle!
Ce pauvre gars n’aura donc aucune chance de trouver le bonheur.  

Mais peut-être qu’il cherche à la mauvaise place.
Je devrais penser à lui envoyer mon adresse personnelle, pour qu’il vienne me rendre visite pendant la nuit. Je lui ferais oublier sa chère Bella, sans cœur et sans scrupule.
Il deviendra mon ourson en peluche… Grandeur nature et  en beaucoup plus effrayant bien sur!
Pendant que je rêve à mon futur prince charmant, fourrure, griffes et crocs inclus, je me dirige vers mon miroir. J’aimerais tant posséder le cœur tendre de Léon, le courage (un peut stupide) de Bella, et tant qu’a y être, le corps d’Angelina Jolie.

Tant qu’a souhaiter, on va souhaiter maudit!

Je reprends mon carnet d’écriture dans mes mains, je commence à écrire. Mais cette fois-ci, je prends la place de Bella dans mon récit. Je tente de traiter Léon avec l’amour et le respect qu’il mérite.
Mais avoir du respect pour une face de chien, c’est pas toujours facile!
Je me suis laissé emporter et il me pardonnera comme toujours.
Je tente de décrire la scène torride (je suis Bella), mais mon manque d’expérience ce fait voir assez vite.
Je fais une recherche sur Google pour enrichir mon vocabulaire.
Premier paragraphe terminé, mais à quand la véritable fin?