mardi 24 janvier 2012

l'histoire un peu pathétique de ma vie chapitre 1

 
J’essaie de rester attentive malgré les distractions tout autour de moi.
Les jasettes de mes camarades, les lunettes à monture noires du garçon assis à côté de moi et  la couleur flamboyante du chandail de la nouvelle étudiante; rose fuchsia  avec des Paillettes jaunes et vertes sur les manches. Celui-ci est un peu excentrique à mon gout.                                    
Je prends note de lui demander sa provenance à la prochaine pause. J’adore tout ce qui est unique est hors de l’ordinaire, donc, je me vois dans l’obligation de m’en procurer un pour moi-même.
 Je rallume mon IPOD, que j’avais fermé temporairement pour être à l’écoute de mon professeur, qui nous expliquait la nouvelle gestion des examens.Encore un autre changement dans notre progression scolaire. Nous serons maintenant responsables de nos inscriptions aux examens, ce qui m’enchante de plus belle.  
Encore un autre pas vers l’indépendance! (ou presque)  
La cloche sonne, je me sens réjouir, car il ne reste que quelques heures de cours à endurer.  
Depuis quelque temps, les classes sont devenues de véritables chambres de torture, ou nous devons écouter les lamentations  de nos enseignants et  les délires collectifs des garçons  dont l’enfance ne semble pas avoir pris fin.
Je leur donne encore quelques années pour nous rattraper, vous savez, ceux qui sont nés avec un niveau intellectuel normal et qui n’ont pas peur de s’en servir.  
Parfois je me sens vieille, car ces débiles sont hilarants aux yeux des autres personnes de mon âge, mais pour moi, ce n’est que pure stupidité. J’ai hâte que le taux de maturité collectif monte à un niveau plus adulte; l’espérance est mon seul ami dans ce cas particulier.
Je regarde devant moi, le tableau est couvert d’écriture en pattes de mouche. J’arrive tout de même à deviner les inscriptions, mal écrit, mais pas illisible pour autant; des noms d’élèves en attente pour voir le prof, des dates d’événements à venir, des affiches de personnalités canadiennes.
Nellie mcLung est présente parmi ces visages. Toute bonne féministe qui se respecte adore cette femme, mais je reste silencieuse; n’osant pas offenser les âmes sensibles avec mes idées un peut trop avant-gardes. Je suis fière de mes racines et de mes origines.
Ma famille est d’origine européenne : Anglaise, Écossaise et bien sûr, Française. Je partage très rarement cette information .Je n’ai nullement honte de ce détail, mais je préfère garder ca pour moi. J’aime garder les gens en suspens, car cela me donne un certain pouvoir sur eux.
Je rêve de partir à l’étranger, pour visiter  le pays d’origine de mes ancêtres.                  
J’économise pour ce voyage depuis mon enfance, mais depuis un certain temps, je trouve ça difficile de me garder concentré sur mon objectif.
 La société consomptive et avare m’a sans doute influencée, mais je sais quand m’arrêter.
Certains individus de notre société semblent croire que les possessions matérielles les rendront heureux, mais je ne partage pas cet avis. Pour être heureux, il faut créer son propre bonheur. Mais d’une certaine façon, je comprends ceux qui raisonnent de cette façon.

Sans argent, je ne suis pas heureuse non plus.
Mais encore une fois, c’est le matérialisme qui parle, et nom l’être humain. 
Je me suis toujours posé la question suivante : pourquoi les gens sont si obsédés par l’argent? Mais, plus j’ai vieilli et maturé, plus la réponse semblait claire.  C’est ce que l’argent représente qui les attire. Le pouvoir, la liberté, le confort.
Voilà! Après des années de réflexions, j’ai enfin allumé!
Mais bon… je suis parfaitement capable de raisonner sans l’aide de qui ou de quoi que c’est. L’argent est un outil nécessaire dans notre société, mais nous ne devons pas nous laisser emporter et faire des excès absolument ridicules et inutiles.
La fin des classes approche. J‘ai hâte de me retrouver dans ma petite caverne secrète, ou je suis libre de laisser mes pensées s’éloigner de la réalité monotone que tout le monde accepte sans rien dire.

La normalité est tellement ennuyante.

Le quotidien est toujours pareil, sauf quand il y a du changement dans la routine.
 Je m’invente des projets pour mes prochaines vacances. J’espère être seule pour terminer mes récits fictifs que je n’ai jamais pris le temps de terminer et de traduire en français.
Je vais l’avouer, je préfère écrire dans ma deuxième langue. Le vocabulaire est plus simple et il m’est beaucoup plus facile de mettre mes idées sur papier quand je n’ai pas envie de chercher dans le dictionnaire, la grammaire et les documents d'accord que j’ai reçus à l’école pour vérifier mes fautes d’orthographe.
Je suis paresseuse et je l’assume totalement.
L’année est à peine commencée et je me demande déjà ce que je vais faire pendant mes prochaines vacances d’été. Probablement, faire des sorties entre amis et aller faire du camping. Mais une chose et certaine, je prendrais du temps pour mes projets personnels.
Depuis plusieurs années, mon âme d’artiste a pris beaucoup d’expansion. Je suis maintenant un écrivain amateur, une dessinatrice psychédélique et une photographe passionnée.
J’ai tout de même des pannes d’inspirations assez fréquentes.Mes récits n’ont pas été mis à jour depuis plusieurs mois, et je sens que mon puits d’imagination est à sec, mais je dois m’y remettre.
Certaines personnes sur les sites web dont je suis membre attendent avec impatience la suite de ces histoires. Je ne veux pas les décevoir, mais je dois me faire à l’idée que cela est peut-être déjà fait…
Mes portfolios sont remplis à craquer; ils débordent de dessins datant de plusieurs années passées.
Je dois mettre de l’ordre dans ce foutoir, mais l’envie me manque.
Je dois également commencer un portfolio pour la nouvelle année. Je n’ai pas encore commencé à faire des œuvres. En dessinant, je me mets à avoir des idées un peu étranges, mais cela n’est pas hors de l’ordinaire pour moi.
Je pense à la disparition de la race humaine et aux tueurs en séries.
Ceux-ci ont déjà commencé le travail longuement attendu des Dieux. Débarrasser la planète de cette pourriture destructive qu’est l’humain.
Cela ne dure que quelques secondes, mais c’est assez pour me mettre dans une humeur noire. Je pense à toutes les espèces disparues de la surface de la terre, certaines depuis seulement quelques années, et j’ai la larme à l’œil.                                                                                                       
Je ne peux m’empêcher de ressentir de la tristesse, de la sympathie, du regret…
La soirée sera longue, mais demain est un autre jour.
Je me sens renaitre, car chaque jour est une nouvelle naissance. Un canevas vierge dont ont rempli au fil des minutes, des secondes et des heures.
L’œuvre finale sera-t-elle magnifique ou affreuse?    
Je veux que la mienne soit un dauphin aux ailes d’anges, ou d’un bel homme à queue de poisson.
J’aime m’imaginer des mondes surréalistes et imaginaires, là ou il n’existe que possibilités, l’à ou l’imagination est roi suprême, là ou la logique humaine et les limitations de notre esprit encore trop restreint et primitif n’existent pas. Là où les couleurs, les textures et les formes sont libres de faire ce qu’elles veulent. De s’harmoniser entre elles sans les restrictions que nous leur imposons.
Le monde idéal.
Effectivement, il est important d’avoir une imagination débordante pour visualiser toutes ces choses. Mais cela se développe avec l’âge et les expériences de la vie.Quand nous trouvons plus de joie et de satisfaction dans la fantaisie que dans la réalité, ce monde vient de naître. Il est là, mais si peu d’entre nous savons comment s’y rendre.
Moi, je suis la reine de ces lieux. C’est moi qui la crée, et je choisis qui peut y pénétrer. C’est si bon d’avoir le choix, d’avoir l’autorité sur les lieux qui m’appartiennent.
Je suis dans mon jardin secret et j’écris. C’est la seule chose que je puisse faire.
Les paroles ne sont que bruits qui ne veulent rien dire. Le brui et nocif pour la santé, alors que l’écrit nous revitalise.
J’écris pour le plaisir d’écrire. Bien sûr, il m’arrive de faire autre chose, mais cela est ma passion, mon premier amour.
Dans l’écriture, tout est permis. Si selon mon désir, j’ai envie de transformer ma meilleure amie en psychopathe schizophrène, je pourrais le faire.Les gens de tous les jours, mes enseignants, mes camarades de classe, ma famille, mes amis, les gens que je rencontre au magasin où dans la rue, toutes ces personnes peuvent devenir mes pantins, je peux les transformer, les contrôler,  pour qu’ils fassent tout ce que je veux…
Seulement grâce à l’imaginaire bien sur.
Les écrits servent à nous faire espérer…
Imaginer s’il était possible de contrôler un individu, seulement par les écrits…                             
L’idée semble farfelue, un peu folle, mais il m’est arrivé d’y songer.
Les idées étranges qui me passent par la tête vous feront sans doute peur, mais je n’y vois aucun problème. J’aime mieux être terrifiante que repoussante.
J’écris. Il m’arrive souvent de passer des heures à écrire tout ce qui me vient à l’esprit.
La radio de ma chambre à coucher est allumée.
J’écoute les paroles inspirantes de John Lennon, et me rends bien compte de la perte que le monde a subie quand il nous a quittés.
Je maudis le salaud qui lui a pris la vie. Si je le revois en enfer, je lui dirais ma façon de penser. Il aura le pire sermon de toute sa misérable existence.
Tu as bien raison John, il faut donner une chance à la paix. Mais si seulement plus de gens pensaient comme toi…, le monde serait un endroit plus beau, je n’en doute pas une seconde.
Je recommence une session intensive d’écriture. Les paroles de cette musique divine me redonnent l’inspiration pour terminer mon œuvre. Si seulement c’était aussi facile avec les autres aspects de ma vie. De leur trouver un sens seulement en écoutant la musique et les paroles venant de sources différentes, mais qui ont tout de même un sens commun. De me sentir inspirer juste en captant ces sons.
Les gens ne prêtent pas attention à ce genre de choses.
La face cachée, les doubles sens. Cela diffère grâce à l’interprétation personnelle de chaque individu. Heureusement que les opinions varient, car c’est ça qui rend la vie plus riche, plus intéressante, plus passionnante.
J’observe les tableaux suspendus sur les murs de ma chambre.
Parfois je me demande bien pourquoi j’ai gaspillé autant d’argent pour des parures.                         

Peinture de fleurs sur velours, énorme pièce murale avec poissons suspendu au dessus de mon lit (me servant de tête de lit), petits tableaux indiens faits avec des plumes d’oiseaux possiblement exotiques et deux masques faits de bois de bambou, un ensemble identique. Un petit et un grand.
J’ai envie de me débarrasser de tout. De tout sauf les masques, car je m’y suis attacher fortement.
J’ai envie de mettre des masques partout. Sur mes murs, au plafond, sur la porte, devant les fenêtres…
Non, je plaisante! Seulement sur les murs… Pour l’instant.
Ensuite, mon regard se pose sur ma deuxième bibliothèque, celle qui est presque vide, mais que je veux remplir avec des bons petits bouquins. Pour l’instant, elle est vide, mais je me sers de celle-ci pour y exposer ma collection de poupées.
Elles sont minutieusement mises sur le dessus du meuble, bien exposé, à la vue de tous ceux et celles qui s’aventurent dans ma chambre à coucher.
J’en ai plusieurs, 13 pour être exact. Mon chiffre chanceux.
Je ne collectionne pas les poupées bon marché que l’ont peut trouver n’ importe où, ça non, je refuse de m’abaisser a ce niveau. Ce que je collectionne c’est les choses rares, ceux qui sortent de l’ordinaire. Je n’aime pas avoir les mêmes choses que tout le monde. Voilà pourquoi je suis si sélective. Celles qui ont eu l’honneur de devenir membres de ma collection, je les ai choisis moi-même, avec le plus grand soin.
Hors de ma vue, poupées en porcelaine commune et Barbie en plastique!
Il reste également ma collection de poupées russes, mais je vais m’abstenir de la décrire.
Je tente encore de remplir les pages de mon carnet d’écriture.
Je dois terminer le prochain chapitre de mon histoire.
Les personnages sont frustrés contre moi. Je ne leur donne pas assez de dialogue. J’aime mieux que les émotions parlent à leur place.
Pauvre Léon! Que j’aime tant le torturer. Lui qui est follement amoureux de Bella, la fille qu’il a sauvée dans les bois, pendant une attaque de loups atteint de la rage! Mais pourra-t-elle l’aimer en retour? Ce pauvre misérable qui a l’apparence d’un monstre de film d’horreur? Je suis la seule qui le sait, mais J’aime bien le faire attendre, ce pauvre Léon.
Ensuite il y a bien sûr le pauvre bébé difforme de mon autre histoire. Ce pauvre petit, qui doit grandir dans l’isolement total, à l’abri de regards indiscrets. Trouvera-t-il l’amour une fois adulte? Je l’espère bien. Mais il faut bien que je termine l’histoire. 
Je les sens bourdonner dans ma tête avec impatience. Mais je vais prendre mon temps. J’ai trop d’idées farfelues pour être cohérente à ce point.je tiens à écrire les prochains chapitres avec précision, et me presser n’aidera pas leurs cas.
J’ai des nouvelles idées, mais je les mets sur ma liste d’attente, celle qui grandit de jour en jour. De semaine en semaine, de mois en mois, d’année en année.
Pour l’instant, j’ai renoncé à la majorité des idées qui ont éclos dans ma tête depuis les derniers mois.                                                                                                                    
Il ne m’en reste qu’une seule.
Heureusement, les personnages existent déjà, donc il sera facile d’écrire leurs aventures. Mais je dois apprendre à terminer mes projets avant d’en commencer de nouveau.
La fille aux paillettes jaunes et vertes me revient à l’esprit. Elle me chicote et étrangement, elle m’inspire. Peut-être que l’héroïne de mon nouveau récit devrait être aussi excentrique qu’elle?
L’idée me fait bouillir de l’intérieur.
Comment ai-je pu permettre à cette fille de pénétrer dans mon royaume mystique?
J’en ai mal au cœur!
Je reprends mon calme après quelques instants, mais l’idée me semble bonne tout de même. Je décide de laisser mon inspiration prendre le dessus, mais je garde le cap tout de même.

Il ne faut pas que je me laisse emporter par les événements de la journée.
Mon ancienne copine de classe est à nouveau enceinte. Je l’ai appris hier après-midi.                     
C’est sa cousine qui me l’a dit. Vu que c’est mon ‘’ancienne’’ copine, je n’ai pas d’opinion sur ce sujet. Je suis tout de même déçue.
Moi qui pensais ne plus rien ressentir à son égard, me voila transportée dans un tourbillon de colère et d’amertume!
Je remets les pieds sur terre juste à temps. Il ne faut pas que je me laisse emporter par les événements. Il faut que je garde mon calme où bien je vais commencer à crier.                  

Heureusement que mes amies ont un effet calmant sur moi. Sans ça, ça aurait brassé dans la classe…
Cette pensée soudaine forme en moi de nouvelles inspirations pour mon histoire.
Devrai-je faire en sorte que Bella tombe enceinte de Léon après  une nuit torride pour ensuite accoucher prématurément d’une monstruosité absolument incroyable, encore plus laide et hideuse que son père?
Peut-être pas, mais ça vaut le cout d’essayer! 
J’ai soudainement oublié que Bella n’est pas aveugle, stupide, ou mentalement incompétente. Alors, ce scénario n’aura sans doute pas lieu.
Mais elle est une putain!                                                                                                                             
Alors, la scène de sexe tant attendu pourrait possiblement fonctionner.
 Wow, ce n’était pas trop fort de ma part d’assumer que cette fille n’était pas aveugle, stupide ou mentalement incompétente!                                                                                    
Coucher avec un monstre juste pour le plaisir de raconter ses prouesses sexuelles à ses petites copines, c’est vraiment mature!
Et pauvre Léon dans tout ça! Lui qui désire tant être aimé! Que la cruauté est horrible… Et cruelle!
Ce pauvre gars n’aura donc aucune chance de trouver le bonheur.  

Mais peut-être qu’il cherche à la mauvaise place.
Je devrais penser à lui envoyer mon adresse personnelle, pour qu’il vienne me rendre visite pendant la nuit. Je lui ferais oublier sa chère Bella, sans cœur et sans scrupule.
Il deviendra mon ourson en peluche… Grandeur nature et  en beaucoup plus effrayant bien sur!
Pendant que je rêve à mon futur prince charmant, fourrure, griffes et crocs inclus, je me dirige vers mon miroir. J’aimerais tant posséder le cœur tendre de Léon, le courage (un peut stupide) de Bella, et tant qu’a y être, le corps d’Angelina Jolie.

Tant qu’a souhaiter, on va souhaiter maudit!

Je reprends mon carnet d’écriture dans mes mains, je commence à écrire. Mais cette fois-ci, je prends la place de Bella dans mon récit. Je tente de traiter Léon avec l’amour et le respect qu’il mérite.
Mais avoir du respect pour une face de chien, c’est pas toujours facile!
Je me suis laissé emporter et il me pardonnera comme toujours.
Je tente de décrire la scène torride (je suis Bella), mais mon manque d’expérience ce fait voir assez vite.
Je fais une recherche sur Google pour enrichir mon vocabulaire.
Premier paragraphe terminé, mais à quand la véritable fin?

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